VU A L'ÉTRANGER InVivo NSA met les bouchées doubles en Indonésie

Construite en 1972 dans la périphérie de Jakarta, PT Citra Ina Feedmill est la plus ancienne usine indonésienne d'InVivo NSA. Le groupe qui l'exploite depuis 1994, y produit désormais 5 000 t d'aliments par mois. « Notre gamme ici est très variée, explique Muryanto, responsable de la production. Des aliments pour volailles, pour chevaux sous la marque Royal Horse, pour les poissons, mais aussi des spécialités comme des aliments pour les oiseaux chanteurs et les animaux familiers ou bien, encore, pour les animaux de laboratoire. Nous avons en effet un accord avec le laboratoire Biopharma pour nourrir tous ses animaux, de la souris au singe. » La marque est particulièrement forte en cheval : « Nous fournissons 50 % du marché local. » Au total, la firme produit ici une trentaine de formules avec une soixantaine de matières premières. Approvisionnée en sacs et livrant de même en 25, 40 ou 50 kg, la manutention explique le nombre important de salariés : cent vingt personnes en deux équipes sur le seul site de Jakarta.

160 000 t/an hors des filières intégrées

Avec sa seconde usine indonésienne de Surabaya, construite en 1983, le groupe pèse ici 160 000 t/an qu'il commercialise soit à travers des distributeurs, principalement sur l'île de Java soit, plus généralement, directement dans de gros élevages. « Contrairement aux autres fabricants d'aliments, nous ne sommes pas du tout présents dans les filières intégrées », précise Félix Segalen, responsable Indonésie pour InVivo NSA. La stratégie est donc ici similaire à celle déployée dans les différents pays où opère le groupe français.

En productions animales, il est surtout présent en aviculture, l'Indonésie étant le plus grand pays musulman du monde : aliments pour pondeuses (surtout des concentrés à 36 % de protéines, les fermiers ajoutant leurs propres céréales), poulets, cailles et canards. Même s'ils sont moins importants en volume, la firme produit ici aussi des aliments pour ruminants et pour porcs. Il existe en effet une communauté chrétienne (principalement d'origine chinoise) qui consomme du porc.

La filiale indonésienne produit suivant les techniques et les procédures du groupe avec des prémix qui viennent soit de France, soit de Chine. La formulation est bien sûr ajustée en fonction de l'évolution des prix des matières premières localement : farines de poisson, son de riz, maïs, blé...

Un gain de productivité de plus de 1 000 t par mois

L'un des enjeux est d'augmenter la productivité sans extension de l'usine coincée dans la banlieue de Jakarta. La solution est passée par l'installation d'une mélangeuse de 2 t et par l'automatisation, assurée par la firme française Actemium qui dispose d'une filiale couvrant toute l'Asie à partir de Jakarta (Nutriciel, gestion des stocks, préparation de commande). Le gain de productivité a dépassé le millier de tonnes mensuelles. Mais cela ne suffit pas à assurer la croissance annuelle de 25 % en volume constatée depuis trois ans.

Décision a donc été prise de construire une nouvelle usine, à 50 km de Surabaya, destinée à remplacer l'ancienne usine dans cette zone de concentration des productions animales comme l'explique Félix Segalen. « Elle devrait démarrer en octobre et sera multiespèce : volailles, ruminants et porcs. Nous allons également installer une ligne de fabrication d'aliments pour poissons de 50 000 t/an. Au total, la capacité de l'usine atteindra 250 000 t. » De quoi récupérer des tonnages actuellement confiés à des sous-traitants et se développer en puissance.

Yanne Boloh